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D’après le Dictionnaire des Eglises de France, mentionnée en 959, l’ancienne église de la Villa Santi Felici devint plus tard la chapelle du château. Le chœur daterait de la fin du XIe siècle, la nef, plus tardive, du XIIe.

Les monographies paroissiales, établies d’après les documents originaux de M. l’abbé Goiffon, évoquent les épreuves rencontrées au cours des siècles par cette chapelle toujours renaissante et nous décrivent la vie paroissiale qui y subsiste malgré les tourmentes. En 1611, Mgr de Valernod mentionne que l’église n’a que les murailles. “Le service divin se célébrait alors dans la chapelle du château”. Le 26 janvier 1703, l’église fut incendiée par les Camisards. Elle fut hâtivement relevée et le culte y fut assuré jusqu’en 1791 ; beaucoup de prêtres ne voulant pas tremper dans le schisme, l’église fut alors fermée. En 1792, le château fut incendié à son tour ; puis quelques catholiques, à leurs frais, demandèrent l’érection en annexe.

On ne sait exactement depuis combien de temps l’église était dans le plus complet abandon lorsque en 1963, sous l’impulsion de M. l’ Abbé Laffont, Curé doyen de Saint-Hippolyte-du­-Fort, un petit groupe de chrétiens de Saint­-Félix entreprit la restauration de l’église. Dirigé par M. Marceron (voir la plaque apposée dans l’église), ingénieur de mines, mineurs et paysans, catholiques et protestants unis, accomplirent un travail considérable et parfois dangereux : décroûtage des murs qui disparaissaient sous plusieurs couches d’un enduit disgracieux, démolition d’une tribune postérieure à la construction, déblaiement, etc. De joyeuses kermesses se déroulèrent sous les magnifiques ombrages du parc du château pour permettre d’amortir les frais d’acquisition d’un autel en pierre de Pompignan, d’instaIla­tion électrique et d’aménagement intérieur. Les Beaux-Arts parachevèrent le délicat travail de ponçage.

Jusqu’alors l’église n'avait attiré les touristes que par son intérêt extérieur, surtout l’abside, qui rappelle, entre autres, par ses arcatures et sa frise en dents d’engrenage, l’église de Saint-Guilhem-le-Désert. La façade, toute simple, surprend par l’équilibre parfait de ses proportions ; la pierre, patinée, en est d’une teinte sombre, sauf près du toit où elle est plus claire et d’un appareillage plus grossier dû à une réfection hâtive.

Les travaux intérieurs révélèrent la beauté austère de la pierre des Cévennes, d’un bleu sombre et rude. Dès l’entrée, on est saisi par une impression de dépouil­lement devant ces murs nus. Des colonnettes, semi-engagées, des chapiteaux d’un style très archaïque, n’ont apparu qu’après le decroûtage et leur délicate réfection a été confiée a des spécialistes.

Le plan de l’ensemble est assez exceptionnel : c’est un compromis entre le plan tréflé et le plan à transept ; c’est le chœur qui forme transept, prolongé au Nord et au Sud par des absidioles semi-circulaires. La nef, longue d’une vingtaine de mètres, ne comporte pas de bas-côtés.

Contre le mur à gauche se trouve la dalle tombale de la marquise Françoise de Claret, morte en 1649.

Il faut se féliciter de l’effort accompli par tous pour apporter ici une contribution certaine à la valorisation du patrimoine artistique et touristique régional.

S. Colpart, dans Causses et Cévennes, nr.4 - 1975

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